Le groupe de travail départemental sur l’enseignement public de l’occitan s’est réuni mardi 30 avril à la DSDEN.

(Article mis à jour le 30/05/2024 avec l’ajout du compte rendu du CALR en fin d’article.)

Présidé par le DASEN, et animé par la conseillère pédagogique Fabienne Albert et l’inspecteur Christophe Causse, il réunit outre les représentants du personnel, les collectivités territoriales, et différents acteurs de l’enseignement de l’occitan.

Le DASEN a introduit la réunion en remerciant l’ensemble des partenaires et en se félicitant des évolutions positives concernant le maillage du territoire mais en reconnaissant certaines limites, surtout dans le 2nd degré, liées à la question des ressources humaines.

1er degré

Trois postes fléchés Occitan ont été ouverts pour la prochaine rentrée scolaire.

À l’école élémentaire de Montréal, ce poste doit normalement permettre la montée successive des cohortes bilingues jusqu’au CM2.

À l’école élémentaire Marcelin Berthelot de Carcassonne, la création répond à une augmentation des effectifs. Elle s’accompagne de travaux de la municipalité pour créer une nouvelle salle de classe.

La création d’un poste à l’école élémentaire Jean Jaurès de Narbonne répond à la volonté le poursuivre le cursus entamé à l’école maternelle Lamartine. La FSU est revenue sur la question de l’implantation de cette poursuite, qui avait été abordée au CSA de février. Mme Bastin, IEN de la circonscription, a répondu que 9 élèves sur les 12 concernés de l’école maternelle allaient poursuivre leur scolarité à l’école Jean Jaurès.

Le DASEN a rappelé que l’attribution des moyens, qui est annuelle, pouvait appuyer une volonté politique de développement de l’enseignement de l’occitan mais qu’elle était tributaire des orientations budgétaires nationales (loi de finance). Marie-Jeanne Verny, pour le FELCO-CREO, a rappelé la nécessité que l’occitan reçoive des financements dédiés qui ne le mettent pas en concurrence avec d’autres enseignements, revendication que la FSU partage sans réserve.

Nous sommes intervenus pour demander si d’autres développements de cursus bilingues étaient envisagés, en particulier dans les écoles qui avaient été évoquées lors de la précédente réunion de travail. Cela a été l’occasion de rappeler que le fait de procéder à une « étude de faisabilité », que ce soit à la demande d’une municipalité ou d’une équipe enseignante, n’impliquait pas nécessairement d’ouverture d’un cursus bilingue à court ou même à moyen terme. Tout le monde s’accorde à dire qu’une nouvelle ouverture ne peut s’effectuer qu’en constituant véritablement le projet d’une école.  Il n’y a donc à cette heure pas de nouveau projet d’implantation. À l’école de Cépie, la structure en RPI rend impossible la mise en place d’un cursus bilingue. À Castelnaudary, la municipalité, rencontrée par la Région, ne semble pas pousser à la création d’un cursus bilingue. À Gruissan, l’étude de faisabilité a été réalisée mais les conditions ne sont pas réunies pour une ouverture à court terme. À Bram, on en est au début de la réflexion (une enseignante de maternelle fait de l’initiation). À Limoux, il n’y a pour le moment pas de perspective.

Dans ce cadre, est annoncée la publication d’un guide pour l’enseignement et le suivi des parcours bilingues 1er degré, qui rappellera les textes réglementaires et donnera les éléments aux collègues et collectivités sur les possibilités existantes.  Tout le monde s’accorde sur l’idée qu’une implantation d’un cursus bilingue occitan crée des changements au sein d’une école et donc des inquiétudes pour les collègues en poste comme pour les parents d’élèves. Afin de permettre un développement serein de l’enseignement de l’occitan, il est nécessaire que les ouvertures se fassent de manière concertée entre les parties prenantes.

2nd degré

La situation du 2nd degré est plus contrastée, même si l’IPR a pu se réjouir du bon fonctionnement des sections bilingues des collèges Le Bastion à Carcassonne et Cité à Narbonne.

À Lézignan-Corbières, le travail de l’enseignante en poste depuis un an est unanimement reconnu. Un travail a été mené auprès des écoles du secteur pour recruter des élèves pour implanter un véritable enseignement bilingue au collège Joseph Anglade. La FSU est intervenue pour demander que la collègue soit pleinement soutenue dans sa démarche.

À Rieux-Minervois, malgré la demande de parents d’élèves, il n’a pas été possible d’assurer la pérennité de l’atelier qui avait été ouvert, faute d’enseignant pour l’assurer.

Le lycée est toujours le parent pauvre du département (seul le lycée Sabatier à Carcassonne propose un enseignement facultatif). La FSU, rebondissant sur un propos avancé par Vincent Rivière, chargé de mission de la Région, a demandé à ce que l’on envisage la réouverture de l’enseignement de l’occitan dans d’autres lycées, enseignement qui peut attirer des débutants et non uniquement des élèves issus des cursus bilingues.

Pour la FSU, il est essentiel de redonner des moyens fléchés à l’enseignement de l’occitan dans les collèges et les lycées. Ce n’est qu’ainsi que l’enseignement supérieur pourra recruter des étudiants et des étudiantes en occitan et former de futurs enseignants et enseignantes.

Projets menés, formation, évaluation des compétences, communication…

D’autres points ont été abordés lors du groupe de travail (projets pédagogiques, formation, évaluation des élèves…). C’est l’occasion de noter la vitalité de l’enseignement de l’occitan et l’investissement remarquable des collègues, malgré les difficultés.

Marie-Jeanne Verny, pour le CREO, regrette que l’enseignement public de l’occitan bénéficie d’une moins bonne exposition médiatique que ce qui serait souhaitable, et est de fait moins connu par les familles comme par les élus. Les membres du groupe de travail conviennent que des efforts peuvent être faits sur ce point, et ce dès le rassemblement départemental prévu à Capendu le 13 juin prochain.