Le CSA-SD s’est tenu vendredi 9 février avec un ordre du jour très chargé.

 

Carte scolaire 1er degré

Avec une dotation nulle pour envisager la rentrée 2024, c’est à une carte scolaire de renoncement et de bouts de chandelles que nous avons eu droit.

Ce sont 19 fermetures pour 14 ouvertures qui ont été présentées.
Avec une dotation de 0 poste, difficile pour le DASEN de l’Aude de faire les arbitrages pour préparer la rentrée 2024 en respectant l’équité entre les écoles et mettre en œuvre les priorités ministérielles : plafonnement à 24 en GS, CP, CE1 ; remplacement ; inclusion ; ruralité. Malgré les efforts faits par l’administration en matière d’équité et de respect des équilibres, le compte n’y est pas !

– Malheureusement, une fois encore, l’indigence des moyens contraint le DASEN à toucher aux éternelles vaches à lait de la carte scolaire : les écoles entre 6 et 9 classes pour lesquelles les moyennes après fermetures peinent à remonter au-dessus de 25. 12 fermetures sur 19 concernent ce type d’école ! Ces écoles sont aussi, trop souvent, les participantes contraintes au grand yoyo comptable : un coup je te ferme, un coup je t’ouvre… Comment peut-on, dans cette situation changeante, œuvrer à la stabilité des équipes et entreprendre des projets qualitatif de long terme pour réussir l’inclusion scolaire, endiguer la difficulté et répartir avec équilibre les élèves dans des classes aux effectifs allégés tout au long de la scolarité ? Il faudra donc, pour ces écoles, une année encore porter le qualitatif à bout de bras et de conviction sans l’aide de l’État qui « préfère fermer des postes et rendre 285 618 151, 23€ à Bercy soit l’équivalent de 10 000 postes » (Cf la déclaration liminaire de la FSU ci-dessus). Et notre département de l’Aude de s’enfoncer encore davantage dans la stagnation et la vision à court terme.

– Malheureusement, pour un département comme l’Aude marqué par sa ruralité et la pauvreté, la carte scolaire n’épargne guère les plus fragiles !

8 fermetures sur 19 qui touchent des écoles en ZRR (Zone de Revitalisation Rurale) dont une qui se trouve aussi en quartier politique de la ville : l’école Mistral de Lézignan !
12 fermetures sur 19 frappent des écoles dont l’IPS (indice de position sociale) est inférieur à l’IPS moyen en France (102,7 en 2022)… Mention spéciale pour la maternelle Pasteur à Quillan (IPS de 88,6), André Pic de Port-La-Nouvelle (IPS 89,2) et les écoles Mistral de Lézignan (IPS 86,9) et Voltaire de Narbonne (IPS 90,2), ces deux dernières situées en QPV (quartier Politique de la Ville).
– Malheureusement, rien ne va bouger pour les RASED : aucune mesure n’est prévue pour essayer de réabonder nos RASED exsangues depuis un moment ( Cf notre chiffrage dans la déclaration liminaire). Sans moyens supplémentaire pour les RASED, comment régler le manque cruel d’interventions RASED dans de trop nombreux secteurs ?

– Malheureusement, le remplacement va rester bancal et les écoles continueront de cumuler les absences non-remplacées qui désorganisent régulièrement bon nombre d’école.

– Malheureusement, malgré les précautions prises par l’administration et la volonté d’avoir un regard qualitatif, c’est une fois de plus la démarche comptable et la politique de la calculette qui a prévalu à la préparation de la rentrée 2024. Cette carte scolaire étriquée, comprimée dans un étau budgétaire, continuera de rogner le tissu scolaire audois en tournant le dos à tout ambition d’amélioration des conditions d’enseignement et d’apprentissage pour la réussite de tous les élèves audois.

Dans cette réunion qui a duré près de 6h00, vos représentant·es FSU ont bataillé sur les nombreux dossiers d’école qui nous avaient été confiées . Nous nous sommes fait les porte-voix des chiffrages à jour et des arguments remontés du terrain par les collègues, directeurs ou adjoints.

Nous gardons espoir qu’un certain nombre de nos arguments aient été entendus et puissent porter leurs fruits lors de la réunion du CDEN (Conseil départemental de l’Éducation Nationale). Cependant, sans réactions ou éléments nouveaux, sans mobilisation, les modifications par rapport au projet présenté ce vendredi ne pourront être que marginales.

RIEN N’EST PERDU, TOUT EST ENCORE POSSIBLE !

C’est lors du CDEN (Conseil Départemental de l’Éducation Nationale) que l’administration doit arrêter définitivement son projet de carte scolaire en présence du préfet, des représentant·es des maires et du conseil départemental, des parents d’élèves et des associations complémentaires de l’École. Le CDEN est prévu pour le jeudi 29 février de 9h à 12h au lycée Charles Cros de Carcassonne.

29 FÉVRIER : EN GRÈVE ET DANS L’ACTION DEVANT LE CDEN !

Nous gardons espoir qu’un certain nombre de nos arguments aient été entendus et puissent porter leurs fruits lors de la réunion du CDEN (Conseil départemental de l’Éducation Nationale). Cependant, sans réactions ou éléments nouveaux, sans mobilisation, les modifications par rapport au projet présenté ce vendredi ne pourront être que marginales.

C’est pourquoi nous appelons toutes les écoles : parents, enseignant·es et élu·es à venir manifester devant le CDEN le 29 février.

DGH Collèges

Ce point a été abordé vers 19h10, plus de 4h30 après le début de la séance, en raison de la longueur (légitime) des discussions autour de la carte scolaire des écoles mais aussi en raison du choix de présenter en début de séance les réponses aux questions diverses. Plusieurs membres du CSA-SD n’ont pas pu rester jusqu’à cette heure tardive et l’examen des DGH collèges ne s’est pas déroulé dans les conditions que leur importance mérite.
Nous avons demandé au DASEN de revenir à ce qui se faisait il y a quelques années et de consacrer deux séances différentes à la carte scolaire des écoles et aux dotations des collèges.

Dans notre déclaration préalable en début de séance, nous avions pointé tous les problèmes posés par l’instauration des groupes de niveau en 6e et 5e en français et en mathématiques, tant sur le fond qu’en ce qui concerne les problèmes liés à cette organisation pédagogique.

Le DASEN a fait une présentation de la dotation des collèges pour la prochaine rentrée en évoquant une baisse démographique de 132 élèves, mais une hausse de 2,5 ETP (équivalent temps plein) qui viennent s’ajouter aux 4,5 ETP qui avaient été rajoutés en juin, malgré la perte de 4 divisions par rapport aux prévisions de janvier 2023 (9 divisions par rapport à juin) Il précise que la proportion d’HSA baisse légèrement (6,8 % contre 7 l’an dernier).

Concernant les dotations pour les groupes de niveaux, c’est le pourcentage des élèves en difficulté (score de moins de 220 aux évaluations de 6e) , moyens (entre 220 et 300) ou performants (score supérieur à 300) qui détermine le nombre de groupes limités à 15, autour de 25-26 et limités à 30. En fonction des effectifs des élèves de 6e et 5e du collège concerné, un certain nombre de groupes est financé dans la dotation. Les chefs d’établissement ont reçu une répartition indicative des trois types de groupes pour chaque niveau mais le DASEN précise que chaque établissement est libre d’organiser le nombre de groupes souhaité avec les moyens dont il dispose. Au niveau départemental, cela correspond à un financement de 25 groupes en 6e et 32 groupes en 5e soit 481 heures (26 ETP).

Nous sommes revenus sur le fait que certains établissements n’avaient aucun groupe financé (Bram, Couiza, Chalabre, qui perdent donc des heures par rapport à l’an dernier et voient donc leurs conditions d’enseignement dégradées par rapport à l’an dernier) ou un seul (comme les deux collèges relevant de l’éducation prioritaire. Pour le DASEN, cela s’explique soit par la faiblesse des effectifs des niveaux concernés, soit, pour le collège de Bram, par de bons résultats aux évaluations de 6e. Nous avons donc pointé le fait que ces établissements se voient contraints de mettre en place une organisation particulièrement lourde, sans avoir les moyens de faire baisser l’effectif des groupes.

Concernant l’organisation concrète, le DASEN a contesté la réalité de ce qui nous est pourtant rapporté dans la plupart des établissements qui n’ont qu’un seul groupe financé : il devient alors impossible de faire baisser la taille du groupe des élèves en difficulté à 15 élèves, sauf à financer des groupes supplémentaires en puisant dans la marge. C’est ainsi que plusieurs établissements ont dû supprimer des groupes à effectifs réduits en sciences, un autre regroupe plusieurs niveaux en allemand, un autre encore a supprimé l’option latin. Mais pour le DASEN, il s’agit de choix des établissements, il n’y a pas de contraintes liées à la mise en place des groupes. Ce refus d’entendre la réalité du terrain est effarant.

Interrogé par une autre organisation syndicale, le DASEN répond qu’il n’est pas possible de financer des enseignements optionnels par le Pacte.

Nous avons également observé que les effectifs seraient chargés dans beaucoup de classes et que les quelques groupes de 15 élèves ne devaient pas cacher le nombre de classes dont l’effectif serait supérieur à 28, en particulier en 3e pour la mise en place du DNB couperet (10 collèges sur 28 concernés).
Enfin, nous faisons remarquer que les effectifs prévus au collège de Capendu en classe de 5e sont supérieurs aux effectifs actuels de la classe de 6e et pourraient permettre l’ouverture d’une division supplémentaire. Christophe Bonnaud, chef de division de la DOSPE répond que le « taux apparent de passage », établi sur la moyenne des années précédentes est inférieur à 1. Il ajoute qu’une réévaluation pourra être faite en fin d’année et précise que ces réévaluations sont toujours faites pour des ouvertures mais pas pour des fermetures.

Pour la FSU, il faut continuer de s’opposer à la mise en place des groupes de niveau en 6e et 5e, il est encore temps de renoncer à ce qui s’annonce comme une catastrophe au niveau de l’organisation comme au niveau pédagogique.

Questions diverses

AED

Il y a dans l’Aude 276 AED en CDD (222,15 ETP), et 40 en CDI (37 ETP).
Le SNES-FSU est particulièrement attentif à la manière dont le Rectorat répond aux demandes de CDIsation des AED qui en font la demande. N’hésitez pas à nous contacter.

AESH

Il y a dans l’Aude 240 AESH en CDD (148,43 ETP) et en 529 CDI (340,36 ETP). L’enveloppe est totalement consommée. Depuis le début de l’année, il y a eu 31 démissions. 18 embauches ont eu lieu au 1er février et 2 auront lieu au 1er mars.
36 AESH exercent en totalité ou en partie dans des écoles et des établissements privés.

1808 élèves ont une notification aide humaine (aide individualisée : 808 ; aide mutualisée : 1080).
En moyenne, un·e élève en aide mutualisée bénéficie de 6 à 7 heures d’accompagnement.
À noter que Pierre Jacob, IEN ASH, a dit ne pas être en mesure de dire combien d’élèves étaient en attente d’accompagnement.

Action sociale en direction des personnels

L’assistant social de la DSDEN a eu des entretiens (en présentiel ou par téléphone) avec 104 personnels. 24 dossiers ont été présentés à la commission académique des prêts et secours. Le public est majoritairement féminin, souvent des femmes célibataires avec ou sans enfants, et avec un entourage familial limité. Ce sont majoritairement des non-titulaires qui sollicitent l’assistant social mais il y a aussi des titulaires et même des retraité·es.
La FSU, notamment par l’intermédiaire de sa délégation à la Commission Académique d’Action Sociale (CAAS) suit particulièrement le traitement des dossiers. N’hésitez pas à nous contacter.

Les coordonnées de l’assistant social de la DSDEN Nicolas Bibes : Nicolas BIBES. 04 68 11 57 54 / 06 35 99 42 90 ce.dsden11-aspersonnels@ac-montpellier.fr

Cité éducative de Lézignan-Corbières

Mireille Robert, chargée de mission politique de la ville, a fait un bilan de ce dispositif lancé en 2018. Il concerne 10 écoles et établissements publics et privés, mais aucun en éducation prioritaire (alors que normalement, les cités éducatives doivent s’appuyer sur les REP). Le quartier politique de la ville (QPV) du centre-ville de Lézignan-Corbières, qui compte 3000 habitants, soit un quart de la population de la commune, est caractérisé par un taux de pauvreté de 44 % (moins de 9930 euros par an ; la moyenne du Département et de l’Académie sont de 17%). La scolarisation après 16 ans est faible et 23 % des jeunes sortent du système sans diplôme.
L’État finance 125000 euros sur 3 ans. L’ensemble des écoles et des établissements sont concernés alors que tous les élèves ne sont pas issus du quartier QPV.
La discussion fait apparaître que les écoles et établissements privés doivent compter peu d’élèves de ce quartier mais le cadre des cités éducatives impose de les intégrer.
La FSU déplore que les effectifs des classes de ces écoles et établissements ne soient pas nécessairement comparables à ceux des REP alors que les caractéristiques en sont proches.
Par ailleurs, nous avons demandé des explications sur le projet artistique et culturel annoncé il y a deux ans sur l’école élémentaire Mistral pour ne pas que celle-ci soit moins attractive que l’école Curie qui accueille le cursus bilingue occitan. Le DASEN a répondu que ce projet n’a pas été mis en place et évoque des freins au niveau local. Il a assuré qu’ils allaient se pencher à nouveau sur ce sujet et faire quelque chose, tout en affirmant que ce n’est pas le fait d’être en cité éducative qui provoque les projets mais qu’elle les appuie.

État des lieux des RASED

Ressources humaines

– Dans l’Aude, il y a 1856 professeurs des écoles titulaires, 41 contractuel·les, 15 alternant·es.
– Pas de démission à déplorer cette année.
– 1 rupture conventionnelle en cours d’instruction
– L’administration refuse de convoquer une instance pour faire le bilan du mouvement départemental des personnels. Cela relève désormais de la communication du rectorat. Les questions et demandes doivent être faites auprès de la rectrice. Encore un bel exemple d’éloignement de la décision des personnels concerné·es : c’est vrai que les opérations de mouvement fonctionnent si bien….!!!!
– Remplacement : l’administration est toujours très gênée pour nous fournir des chiffres sur l’état du remplacement…allez savoir pourquoi ? On se le demande bien ! Aussi les réponses sont toujours très décousues et sans trop d’intérêt pour une éventuelle analyse syndicale… Les remplacements auraient été couverts à 73% en janvier (kesaco ???)… L’administration ne pourrait plus nous fournir le nombre de demi-journées non-remplacées…ah bon ??? !!!! Sous la pression des questions, nous obtenons quelques chiffres : le 8 février, il y aurait eu 17 demi-journées non-remplacées et 41 le 30 janvier… débrouillez-vous avec ça et roule cocotte ! Scandaleux !!!