Mesdames et Messieurs les députés et sénateurs,

Une nouvelle fois dans l’unité, nos 9 organisations syndicales et associations de retraité.e.s appellent à la mobilisation ce 29 septembre pour défendre le pouvoir d’achat des retraité.e.s.

La commission des comptes de la Sécurité sociale a prévu que nos pensions seront une nouvelle fois gelées au 1er octobre 2016 ! Aucune revalorisation en 2014. Seulement 0,1% en 2015. Il faut remonter au 1er avril 2013 pour retrouver une simple prise en compte de l’inflation. Pas de rattrapage pour les régimes complémentaires qui, à la demande du MEDEF, resteront pendant 3 ans au dessous de l’inflation.

Les pensions reculent par rapport aux salaires. Depuis l’indexation sur les prix, le décalage avec les salaires s’accentue, de 1,4 à 1,8 % par an, sur le dos des personnes retraitées qui subissent un décrochage de leur niveau de vie et une paupérisation pour tou.te.s.

Nos revenus sont entamés par des mesures fiscales que nous avons maintes fois dénoncées (imposition de la majoration des 10 % pour les familles ayant au moins 3 enfants, CASA, augmentation de la CSG) sans que la réforme promise voit le jour.

Le prélèvement de la CASA qui pèse sur les seul.e.s retraité.e.s reste encore en partie détournée de sa fonction (environ 350 millions d’euros pour 2015). La loi sur l’adaptation de la société au vieillissement ne met en œuvre que des moyens très insuffisants au regard des besoins dans son contenu et tarde à se mettre en place. Des milliers de retraité.e.s n’ont plus les moyens de se soigner. On ne compte plus les fermetures de services publics. Les personnes âgées, surtout en zone rurale, souffrent principalement de cette désertification.

Alors que les revenus des retraité.e.s sont rognés, les gouvernements successifs n’ont cessé de multiplier les cadeaux fiscaux et parafiscaux aux entreprises et marchés financiers, provoquant un manque à gagner pour les finances publiques. La France est un pays riche où ne cessent de s’accentuer les inégalités. Près de 10 % des retraité.e.s survivent sous le seuil de pauvreté.

Ce 29 septembre, nous nous mobilisons :

  • Pour le retour à une revalorisation annuelle des pensions au 1er janvier de l’année et en prenant en compte l’évolution du salaire moyen.
  • Pour une pension au moins égale au SMIC revendiquée pour une retraite complète.
  • Pour le rattrapage du pouvoir d’achat perdu sur les pensions, la baisse de la CSG des retraité.e.s et l’abrogation des mesures fiscales régressives contre les retraité.e.s : la ½ part fiscale et l’exonération des majorations familiales.
  • Pour l’amélioration du pouvoir d’achat des retraites, le maintien des pensions de réversion et la suppression des conditions de ressources.
  • Pour le développement et le renforcement de services publics de qualité, indispensables au mieux vivre individuel et collectif (santé, transports, culture, sécurité, etc.).

Pour autant, Mesdames et Messieurs les parlementaires, nous n’avons pas souhaité vous rencontrer. Lorsqu’à notre demande, vous nous avez reçus, lors d’audiences qui furent fort courtoises, vous nous avez assurés que vous feriez « remonter » nos revendications.
Force nous est de constater que rien n’est « redescendu » qui pourrait s’apparenter à la prise en compte de nos demandes. Les réponses que vous nous apportez montrent que les ministres concernés ont, certes, été saisis. Ils le confirment par une sorte d’accusé de réception qui n’est jamais suivi d’une décision qui aille dans le sens que nous souhaitons. Parfois, vous nous transmettez des textes qui justifient les mesures que nous combattons et vous semblez étonnés que nous ne nous en contentions pas !
De plus, sauf erreur de notre part, vous avez cautionné à l’Assemblée nationale et au Sénat toutes les mesures anti sociales que le gouvernement a soumises à vos votes en dépit de l’opposition clairement formulée par nos organisations respectives qui les ont combattues. Lors du vote de la Loi Travail largement rejetée par l’opinion publique, vous n’avez manifesté aucune opposition audible contre le passage en force que constitue l’utilisation du 49-3. Dans ces conditions comment voulez- vous que nous pensions que votre soutien nous est acquis ?

Membres de la majorité, vous êtes les décideurs des politiques nationales. Force nous est de constater que, alors que vous êtes censés nous représenter, nous n’en retrouvons aucune trace dans les prises de position que vous avez exprimées par vos votes. Dans ces conditions, en dépit du respect de la fonction que vous exercez, vous comprendrez que nous n’avons aucune envie de renouveler une démarche qui s’inscrirait dans une sorte de routine sans suite. Ce serait mettre en cause la crédibilité de l’action syndicale.

Après vous avoir donné les raisons de notre colère, tout en restant sceptiques sur le soutien à attendre de vous, veuillez agréer, Mesdames et Messieurs les parlementaires audois, nos salutations militantes.

Destinataires : Madame et Messieurs les députés de l’Aude, Madame et Monsieur les sénateurs.

Et pour information : Monsieur le Préfet de l’Aude, Monsieur le secrétaire départemental du Parti socialiste, Madame la présidente de région, les agences départementales de presse.

Source: fsu11