Cette réunion s’inscrit dans une série de plusieurs groupes de travail mis en place par Mme Lopes, DRH de l’Académie, à la suite de la mobilisation des AESH du 19 octobre 2021.

Comme à chaque fois, la délégation FSU comprenait des AESH, Isabelle Levasseur qui exerce dans le PIAL de Ganges et Audrey Mathias-Joly qui exerce dans le PIAL d’Elne. Emmanuel Bois et Patrick Borde complétaient la délégation.

La réunion était animée par Guillaume Laffitte, Conseiller Technique École Inclusive de la Rectrice, avec Loïc Le Fraillec et Amar Benali, chefs d’établissement, Céline Martinez et Élodie Peyre, conseillères RH de Proximité de la Lozère et Caroline Sitjas, ancienne référente AESH de l’Hérault, désormais ingénieure de formation à la DAFPEN et Akila Lamrani, également ingénieure de formation à la DAFPEN.

Suite aux précédentes réunions, Guillaume Laffitte a proposé trois thèmes de travail : la réalisation d’une enquête en direction des AESH, la constitution d’un « kit d’accueil » accompagnant la prise de poste et la révision du contenu de la formation initiale dite d’ « adaptation à l’emploi. »

La FSU a pointé le fait que ce programme tenait compte d’une partie des demandes qui avaient émergé, mais laissait de côté plusieurs points importants, en particulier ceux liés à une dégradation des conditions de travail provoquée par un nombre d’élèves excessif, un emploi du temps mal construit, à la difficulté de l’accompagnement de certains élèves ou encore au non respect des missions des AESH ou les missions floues des AESH tutrices des PIAL de l’Hérault.

Guillaume Laffitte a répondu qu’il n’y avait aucune volonté de sa part d’écarter certains sujets, mais qu’il avait privilégié ceux sur lesquels il pouvait avoir des leviers en tant que conseiller technique école inclusive. Il propose cependant qu’un atelier supplémentaire soit consacré à l’élaboration d’indications pour le cercle d’études “élèves au comportement perturbé.” Il qualifie par ailleurs d’ « expérimentation » l’organisation héraultaise avec des AESH tutrices dans les PIAL et pas d’AESH référente désignée par la DSDEN. Il indique par ailleurs qu’il peut faire remonter d’autres points auprès de la Rectrice.

État des lieux des travaux académique sur l’école inclusive

Guillaume Laffitte évoque le séminaire de l’école inclusive organisé en début d’année scolaire avec des interventions de chercheurs et chercheuses.
Il indique que le guide académique sur les PIAL (https://www.ac-montpellier.fr/media/20554/download) va devenir “Guide académique Autonomie des élèves et efficacité des enseignements” afin de mettre l’accent sur les besoins des élèves et sur le fait que le travail n’était pas seulement celui des AESH.
Il indique que la formation des coordonnateurs de PIAL est en construction.

Concernant la formation, il estime qu’après la formation initiale d’adaptation à l’emploi, les formations ont vocation à concerner tous les personnels, et pas seulement les AESH. Selon lui, les AESH n’ont pas nécessairement besoin d’une formation sur l’autisme ; en revanche, les conseillers pédagogiques ASH ou les EMAS (équipes mobiles d’appui à la scolarisation) peuvent apporter un soutien sur des situations particulières.
La FSU a effectivement relevé que les AESH pouvaient se sentir démunies dans certaines situations où l’accompagnement se réduit à contenir l’élève lors de crises violentes. Les aides évoquées ne semblent pas toujours effectives, comme en témoignent par exemple les signalements faits sur les registres Santé Sécurité au Travail.

Guillaume Laffitte souhaite que les établissements médico-sociaux puissent intervenir en appui dans les écoles et les établissements.

Deux documents en cours d’élaboration, destinés à être intégrés au nouveau guide sont présentés : l’un sur l’évaluation des besoins et l’autre sur des indications sur l’accessibilité universelle des enseignements (des pratiques qui bénéficieraient aux élèves en situation de handicap mais aussi aux autres élèves, comme sur la mise en page des documents par exemple.)

Les ingénieures de formation évoquent les dispositifs proposés aux AESH.
La FSU évoque des cas où les formations étaient assurées par des intervenants totalement ignorants du fonctionnement de l’Éducation Nationale. Les ingénieures de formation répondent que les questionnaires de satisfaction faits à l’issue des journées de formation font généralement apparaître les dysfonctionnements, qu’il ne faut pas hésiter à signaler. Elles indiquent que la plupart des retours sont positifs.
Concernant les stages de formations aux premiers secours, il a été possible d’intégrer des AESH aux groupes de volontaires du service civique.
Des formations à public désigné (braille, lève-personne…) sont également proposées.

Atelier kit d’accueil

La FSU souhaite un document synthétique, pratique et clair remis dès la pré-rentrée et/ou prise de poste.
Cela doit aboutir à une harmonisation au niveau académique de l’information aux AESH et du respect des procédures et des missions.

Ce document pourrait comprendre :
▪ un organigramme de l’environnement de travail avec visualisation des interlocuteurs directs des AESH.
▪ les procédures administratives sous forme de schémas (demandes d’autorisation d’absences, arrêt de travail…),
▪ les contacts du PIAL, de la DSDEN et de l’employeur (le document serait adapté à chaque AESH) avec les coordonnées et les missions de chacun.

Atelier enquête auprès des AESH

Une première enquête, réalisée par les conseillères RH de proximité de Lozère, avait été réalisée l’an dernier. Pour plusieurs raisons, dont la difficulté persistante pour beaucoup d’AESH d’accéder à leur boîte mail professionnelle, cette enquête n’avait pas reçu autant de réponses qu’espéré. De plus, les questions n’étaient pas centrées sur les conditions du travail.
Pour la nouvelle enquête, la FSU a insisté pour que des questions permettent aux AESH de s’exprimer sur la réalité de leurs conditions de travail, en donnant des éléments concrets et chiffrés (nombre d’élèves accompagnés, nombre de lieux d’exercice…) afin de révéler les difficultés de l’exercice de leur fonction.

Atelier formation d’adaptation à l’emploi

La FSU a souligné l’importance, pour les AESH commençant à exercer leur métier sans aucune formation, d’avoir un minimum d’informations sur l’emploi avant de commencer. Cela est rendu impossible par le fait que les contrats ne sont établis qu’à partir du premier septembre chaque année.
Cependant, une réflexion a été menée sur une journée d’information effectuée au plus tôt, dans le premier mois suivant la prise de poste.
Cette journée serait partagée en deux.
La matinée serait consacrée à tout ce qui touche le contrat, le salaire, les différents interlocuteurs du PIAL et de la gestion de contrat, entre autres.
L’après-midi serait consacrée aux missions avec différents intervenants (dont des AESH en poste) afin de donner un cadre à l’accompagnement, en attendant les autres journées de la formation adaptation à l’emploi.

Atelier élèves à comportement perturbé

Pour Guillaume Laffitte, le principe doit être que « L’AESH, le PIAL ne sont pas seul ». Il s’agit donc de créer et mettre à disposition des documents et des supports de « prévention » (agir avant « la crise », les signes…) ainsi que de connaître et faire intervenir les professionnels, institutions, services… pouvant ou devant être contactés pour soutenir les AESH, l’accompagnement et déterminer les adaptations, orientations pour une scolarité adaptée des « élèves à comportement perturbé. »
L’objectif est de synthétiser un support avec tous les intervenants extérieurs, leurs compétences, champs d’actions.

Bilan

Lors de cette réunion, les échanges ont été constructifs. L’expérience et l’expertise des représentantes et des représentants du personnel, et particulièrement celle des AESH, sont prises en compte.
Néanmoins, même si des outils tels que le kit d’accueil ou la formation dite d’adaptation à l’emploi peuvent contribuer à une amélioration des conditions de travail des AESH, nous restons loin des mesures qui seraient nécessaires.
Pour la FSU, le cadre des PIAL, qui conduit à renvoyer au niveau local la gestion du manque de moyens, doit être supprimé, et des recrutements doivent être faits à hauteur des besoins.
Par ailleurs, une école inclusive digne de ce nom se doit de reconnaître que les AESH exercent un vrai métier, avec un vrai statut d’agent titulaire de la Fonction Publique, et un vrai salaire. C’est ce que la FSU continuera à porter !