Ce CDEN (Conseil Départemental de l’Éducation Nationale) s’est tenu pour moitié en présentiel et en distanciel, sous la co-présidence de la Secrétaire Générale qui assure l’interim de la DASEN (en attendant la nomination du ou de la DASEN) et de Sébastien Gasparini, vice-président du conseil départemental de l’Aude en charge de l’Éducation et des collèges.

Les membres FSU du CDEN sont Jean-Louis Burgat, Ingrid Lopez, Julie Rech et Marie-Clothilde Soubercazes (SNUipp-FSU), Patrick Borde, Stéphanie Cauquil et Hélène Maillot (SNES-FSU) et Marjorie Magron (SNEP-FSU).

Avant les déclarations liminaires, les organisations syndicales présentes (FSU, FO, UNSA) ont pris la parole afin de réaffirmer leur attachement au droit de manifester, suite à l’interdiction de la manifestation du 20 janvier à Paris.

 

 

Présentation d’avis au vote par les membres du CDEN.

 

 

Le vice président du conseil départemental ajoute que les personnels de collectivité sont eux aussi dans l’exaspération, de même que les élus locaux face au manque de considération du Ministre. Les écoles sont ouvertes mais les classes fermées et aucun moyen supplémentaire ni remboursement des dépenses n’ont eu lieu. Il rappelle le droit fondamental à l’éducation et souligne l’importance d’améliorer le statut des AESH.

La Secrétaire Générale intervient pour revenir sur ce qui a été dit précédemment et apporter des précisions : 10 contractuels du 1er degré ont été recrutés en renfort, une cellule départementale a été activée avec l’ARS pour renforcer les moyens : renfort enseignants 1e degré, renfort moyens administratifs, services de santé mobilisés, renfort AED, capteur de CO2 (communes), masques (qui sont en cours de distribution), FFP2 (sur demande). Concernant l’inclusion : elle rappelle que 2566 élèves sont en situation de handicap (1392 avec AESH, 32% en individualisé). Elle demande aux syndicats de faire remonter les besoins et les situations précises car elle n’a pas une vision si catastrophique de la situation. Elle évoque enfin les améliorations qui ont eu lieu : évolution des contrats de 20h en 24h, revalorisations des salaires faites en mars, septembre et octobre avec l’établissement d’une grille, formation. Elle assure que le Service départemental Ecole Inclusive est pleinement mobilisé notamment avec la référente AESH.

La FCPE répond sur la baisse d’aide individualisée : on est passé de 68% à 32% aujourd’hui.

Question sur la formation des AESH de la part de la représentante de l’UDAF. La Secrétaire Générale dit qu’elle répondra ultérieurement.

Intervention de la FSU à propos des salaires : La nouvelle grille indiciaire a déjà été rattrapée deux fois par la hausse du SMIC. Rappel : Les AESH sont payé.es 750 euros par mois.

Conseil départemental : budget, travaux et sectorisation des collèges

Le Conseil Départemental informe les membres du CDEN du budget de fonctionnement alloué aux collèges de l’Aude pour un montant de 18.4 millions d’euros pour 2021. 66 % de ce budget représentent la mise à disposition du personnel départemental et 34 % les dotations et équipements.

En pleine crise COVID, la situation est sous contrôle : aucun établissement fermé. Au niveau du personnel : en septembre, seul 1 % des agent·e·s était absent et tous les postes étaient couverts avec la création des 4 postes de titulaires sédentaires, 15 postes de titulaires volants et le recrutement de 44 contractuels de longue durée et le renfort de personnels grâce à des sociétés d’insertion. En janvier, en revanche, 111 agent·e·s étaient absent·e·s. 76 ont pu être remplacés et mais 35 postes sont restés découverts. 5 contractuel·le·s supplémentaires ont été recruté·e·s pour 3 mois.

Le Département a également présenté les travaux prévus, qui doivent encore être votés par le Conseil Départemental. Ont notamment été évoqués la reconstruction des collèges Les Fontanilles (inauguré à l’automne dernier) et Alain (dont les travaux ont commencé) ainsi que des travaux d’accessibilité, de sécurisation, et en lien avec l’écologie et le climat (désimperméabilisation, débitumisation, végétalisation, isolation extérieure.)

Concernant l’informatique, le Département a acté le renouvellement de 16 % du parc par an (donc pas d’ordinateur de plus de 6 ans). 24 collèges sont raccordés à la fibre à ce jour. Ceux de Cuxac-Cabardès, Chalabre et Rieux-Minervois ne sont pas éligibles. Le débit sera augmenté en 2022.

Bruno Goutay, directeur du service éducation, évoque également le service d’envoi de SMS Contact Everyone, intégralement financé par le Département, qui a coûté deux fois plus qu’une année ordinaire, ainsi que les dispositifs Collège au Cinéma, Collèges au théâtre et Plein Air, et le soutien à l’UNSS (organisation des raids).

Transports

Sylvie Chabbert, pour la Région, fait un état des lieux du transports scolaires. Elle alerte sur la pénurie à venir de chauffeurs de bus. La FCPE signale que les élèves qui empruntent le réseau de transports du Grand Narbonne ne bénéficient pas de la gratuité.

Sectorisation

Trois avis sont portés par le Conseil Départemental concernant la sectorisation de trois collèges. Vote pour les trois avis à l’unanimité. Le CDEN a approuvé des modifications de sectorisation des collèges : les communes de Labastide-en-Val, Taurize et Villetritouls sont rattachées au collège de Trèbes et les communes de Saint-Couat-du-Razès et Val de Lambronne sont rattachées au collège de Chalabre.

 

Bilan de rentrée par la DSDEN

Les effectifs dans le public sont marqués par une baisse tant dans le 1er degré que dans le 2nd degré. Il est relevé que davantage d’élèves de 3e ont choisi une voie générale et technologique cette année, ce qui entraîne une baisse du nombre d’élèves en voie professionnelle.

Interrogé par la FSU sur la hausse des effectifs dans le privé alors que ceux du public baissent, Christophe Bonnaud, responsable de la DOSPE, indique que cette hausse se fait à structure constante et donc avec une augmentation du nombre d’élèves par classe. Franck Vantouroux, IEN-IO, indique que la DSDEN est souvent sollicitée par des parents d’élèves scolarisés dans le privé et qui souhaitent inscrire leur enfant dans le public.

Concernant l’instruction en famille, après une année de hausse exceptionnelle en raison de la crise sanitaire, elle est revenue à des niveaux habituels pour le département. L’administration indique travailler au contrôle des élèves concernés et précise qu’il en est tenu compte dans la préparation de la rentrée scolaire.

Scolarisation des élèves en situation de handicap

L’Inspectrice en charge de la question ASH, Mme Cornet, a fait une présentation très optimiste de la situation dans les écoles et établissements pour les enfants en situation de handicap et leurs accompagnants :
– 2566 enfants en situation de handicap
– 1392 ont une notification : 32 % en Aide Individualisée et 68% en Aide Mutualisée. L’Aide Mutualisée est définie par « situation qui ne requière pas une attention soutenue ». Les besoins des enfants ayant une notification d’Aide Mutualisée serait définie par le PIAL en coordination avec l’équipe enseignante.
– 1093 ont du matériel adapté
– 306 élèves dans 31 ULIS école (1 ULIS ouverte à Limoux)
– 269 élèves dans 21 UlIS collège (1 ULIS ouverte à Coursan)
– 71 élèves dans 5 ULIS Lycée (1 ULIS ouverte à Louise Michel) L’Inspectrice affirme enfin être très réactive sur les notifications Individualisées et pense qu’une évaluation suffisante est faite sur les aides Mutualisées.

Les organisations syndicales et la fédération des parents d’élèves ont vivement réagi à cette présentation en s’insurgeant contre cette vision irréaliste de la situation et ont affirmé que ce discours du « tout va bien » de l’administration n’était plus supportable. Derrière les dysfonctionnements dénoncés depuis plusieurs mois, il y a une souffrance : celle des enfants et de leur famille qui attendent l’aide qui leur ait due. La FCPE décide de quitter le CDEN et une de leurs représentantes interpelle l’administration en décrivant le quotidien des familles d’enfants handicapés pour qui l’obtention d’une notification est déjà compliquée à avoir et qui qualifie d’inadmissible le fait de ne pas pourvoir les besoins de ces enfants.

La Secrétaire Générale essaye de se justifier en rappelant les avancées des derniers mois pour les AESH : CDIsation, formation en visio flash, … Sur l’insistance de l’assemblée, elle finit par lâcher les chiffres : 2 ou 3 recrutements sont en cours (pour remplacer des démissions), 20 Aides Individualisées ne sont pas accompagnées et près d’une centaine d’Aides Mutualisées ont un accompagnement insuffisant.

Pour la FSU, c’est très très insuffisant et on sent bien que l’administration n’est pas à l’aise sur ce sujet (vision insuffisante de la réalité des besoins ou tentative de masquer de lourds dysfonctionnements. La Secrétaire Générale nous a même invité(s) à faire remonter les situations en notre connaissance). Nous continuerons à nous battre pour dénoncer ce système inadapté (PIAL, Mutualisation, …) et pour défendre une évolution de la fonction des AESH (formation, salaire, statut, …).

QUESTIONS DIVERSES
La FSU demande le nombre d’élèves allophones nouvellement arrivés en France (EANA) et leur répartition : 64 en école, 90 en collège, 16 en lycée (effectifs stables).

Pour la FSU, les moyens consacrés en EANA dans les collèges et les lycées reposent trop sur l’attribution d’heures supplémentaires et ne permettent pas d’accueillir ces élèves aussi bien qu’il le faudrait.