Suite à la réunion du CHSCT-SD de l’Aude le 7 mai dernier, deux groupes de travail avaient été programmés pour le suivi de la réouverture des écoles et des établissements. Ils ont eu lieu les 28 et 29 mai.

Le premier était consacré à l’accompagnement des personnels et à la reconstruction du collectif et le second aux aspects sanitaires et logistiques de la réouverture. Certains points ont pu être abordés dans chacune des deux réunions.

Le CHSCT spécial départemental de l’Aude a compétence sur les personnels de l’Éducation Nationale qui exercent dans le département, pour tout ce qui peut nuire à leurs conditions de travail, que ce soit matériel (locaux inadaptés ou dégradés…) ou lié à l’organisation du travail (relations conflictuelles…).

Le CHSCT a donc un rôle capital cette année avec la crise sanitaire.

Les représentant·e·s FSU au CHSCT-SD sont Marie-Clothilde Soubercazes et Isabelle Sarribouette (SNUipp-FSU), Sandrine Rives Di Giusto et Patrick Borde (SNES-FSU).

Point d’étape sur la réouverture

En dépit de certains discours officiels, le retour des enfants à l’école n’est que très partiel. Sur les 344 écoles du département, 205 ont ouvert la semaine du 11 mai. Ce chiffre va monter à 235 au début de ce mois de juin. Ce sont au total 4000 élèves sur environ 30000 qui sont présents dans les écoles.

Pour la FSU, la notion de « volontariat des familles » pose problème car, souvent, les élèves qui reviennent sont ceux qui suivaient le mieux l’enseignement à distance. D’un autre côté, si davantage d’élèves étaient revenus au mois de mai, il n’aurait pas été possible d’offrir le même accueil au vu des exigences du protocole sanitaire.

Il est à noter qu’au moment de la réunion du 29 mai, qui s’est donc déroulée au lendemain des dernières annonces du Premier Ministre, l’administration n’était pas en mesure de répondre à des questions précises sur l’accueil des enfants des personnels dans les écoles et sur les attestations à fournir aux parents ont les enfants ne pouvaient pas être accueillis tous les jours. Pendant toute la période, le gouvernement et le ministère n’ont jamais tenu compte des contraintes de temps et d’organisation des personnels qui sont sur le terrain, ce qui a souvent été source d’angoisse, en particulier pour les directeurs et directrices d’école.

Équipement spécifique des personnels infirmiers et AESH

Si les masques, chirurgicaux ou en tissus, ont bien été fournis à tous les personnels, il n’en va pas de même pour certains équipements spécifiques.

La FSU dénonce le fait que les personnels infirmiers de l’Éducation Nationale soient les seuls professionnels de santé à ne pas être équipés de masques FFP2. Pour l’administration, le masque FFP2 n’est nécessaire pour ces personnels qu’en cas de soin à prodiguer à un élève pour lequel il y a suspicion de Covid. Il n’y a pas de dotation de masques FFP2 pour les personnels infirmiers mais l’administration explique qu’ils peuvent s’en procurer gratuitement auprès de leur pharmacie référente avec leur carte professionnelle, comme tout professionnel de santé. Il semblerait néanmoins que les pharmacies ne soient pas toujours en mesure de répondre à ces demandes.

Des blouses et des lunettes de protection ont également été livrées à la DSDEN pour les personnels infirmiers et les AESH. Cette première dotation tardive couvrira principalement les besoins des premiers. Un état des lieux des besoins pour les AESH est réalisé par l’équipe de circonscription de l’IEN-AESH.

La FSU ne peut que regretter qu’une fois de plus, les spécificités du métier d’AESH n’aient pas été prises en compte et que ces personnels aient été réduits à des solutions de fortune (prêt de blouse des agents techniques ou des lunettes de protection des laboratoires de sciences par exemple).

Traitement des suspicions de cas Covid

L’administration est revenue sur le traitement des suspicions au collège de Rieux-Minervois et dans une école de Quillan. La procédure est conduite par les autorités sanitaires.

L’administration nous indique que d’autres cas ont pu inquiéter mais n’ont pas constitué des suspicions au sens des autorités sanitaires. L’exemple nous est donné d’un enfant qui a un peu de fièvre en début d’après-midi et qui est donc isolé par précaution et dont la fièvre retombe ensuite.

La prévention des risques psychosociaux (stress, angoisse…), l’isolement et le collectif

La période de fermeture des écoles et des établissements a conduit à un isolement des personnels. Les études qui existent sur le télétravail ont montré que ce mode d’organisation pouvait conduire à une augmentation du temps de travail et à une plus grande confusion entre le temps professionnel et le temps personnel, risque que connaissent déjà les personnels enseignants en temps normal. Depuis la réouverture, la coexistence d’un enseignement en classe et d’un enseignement à distance a souvent alourdi la charge de travail.

Le souhait d’accompagner le mieux possible les élèves, dans leur diversité, avec des outils qui étaient pour le moins perfectibles, a souvent conduit au sentiment de ne pas pouvoir bien faire son travail. Ce sentiment de culpabilité a pu être nourri par les fanfaronnades ministérielles selon lesquelles tout était prêt et tout se passait pour le mieux.

Pour la FSU, il est essentiel de dégonfler certaines baudruches au nom ronflant : vacances apprenantes, continuité pédagogique… Les personnels enseignants ont tout fait pour maintenir un lien des élèves avec l’école et ont énormément travaillé en ce sens. Mais ils n’ont pu que constater que cet enseignement à distance se révélait très inégalitaire dans sa réception et que la possibilité ou non des parents de consacrer du temps aux apprentissages de leurs enfants était déterminante.

La FSU a donc dénoncé les discours opportunistes selon lesquels nous serions en train « d’inventer l’école de demain » avec des innovations qu’il faudrait généraliser en temps normal. Il est essentiel au contraire de rappeler que la période est exceptionnelle et qu’elle comporte des contraintes particulières, mais qu’elle montre du coup que l’enseignement en classe est irremplaçable.

Dans une perspective de reconstruction du collectif, et en particulier du collectif professionnel, il faudra donner du temps aux équipes. Les personnels ont besoin de temps pour faire collectivement le bilan de l’année écoulée et préparer l’année à venir. Pour la FSU, les personnels sont les experts de leur métier et seront donc les mieux à même de préparer l’année scolaire à venir dans leurs écoles et leurs établissements.

Dématérialisation du registre SST (Santé et Sécurité au Travail)

Le registre SST (Santé et Sécurité au Travail) est désormais dématérialisé : les personnels peuvent rédiger leurs fiches en se connectant à l’adresse suivante https://si2d.ac-montpellier.fr/rsst/ avec leurs identifiants académiques.

Le registre SST permet à tout personnel de signaler tout risque pour sa santé ou sa sécurité au travail à sa hiérarchie qui doit lui faire une réponse écrite. Ce risque peut être lié aux bâtiments comme aux personnes.

La dématérialisation permettra une remontée plus rapide au niveau de la hiérarchie de l’Éducation Nationale.

N’hésitez pas à vous adresser aux membres FSU du CHSCT-SD 11 pour toute interrogation à ce sujet, en particulier sur la manière de rédiger un signalement.