La FSU 11 a lancé a une alerte sociale pour faire valoir les revendications des AESH.

En cette fin d’année scolaire, marquée par une dégradation des conditions de travail des AESH, mais aussi par des journées d’actions, les 8 avril et 3 juin derniers, les AESH du département de l’Aude ont appris leur affectation pour l’un des 28 PIAL du département.

Parce que cette organisation en PIAL s’est faite sans aucune concertation, qu’elle occasionne encore des déplacements d’AESH, et qu’elle laisse craindre de nouvelles dégradations des conditions de travail des AESH et donc de la qualité de l’accompagnement des élèves, la FSU a adressé une alerte sociale à la DASEN de l’Aude.

Dans le cadre de la procédure de l’alerte sociale, une délégation de la FSU a donc été reçue mercredi 30 juin à la DSDEN.

N’hésitez pas à nous contacter pour nous signaler tous les problèmes que vous rencontrez dans la mise en place des PIAL.

 

 

Compte rendu de l’audience de « négociation préalable » consécutive à l’alerte sociale du 28 juin 2021 sur la situation des AESH et la mise en place des PIAL dans l’Aude

Une délégation de la FSU a été reçue le 30 juin par Mme François-Gallin, DASEN, Mme Vidal, secrétaire générale et M. Rochefort, chef de la Division des Personnels.

Nous avons exposé les revendications de la FSU sur les différents points de l’alerte sociale et exposé les problèmes qui nous avaient été signalés par les collègues.

1. L’augmentation des salaires des AESH

La DASEN n’a pas répondu sur le fond des revendications sur l’augmentation des salaires qui relèvent de politiques nationales.

Concernant l’augmentation des quotités liées à la mise en place des PIAL, la DASEN a effectivement confirmé que c’était une possibilité mais uniquement à certaines conditions : dans le cas d’une affectation en collège ou en lycée, si le besoin d’accompagnement existe et si la dotation départementale en emplois permet de le dépenser. Des propositions pourront être faites après la rentrée en ce sens.

Pour la FSU, cette possibilité reste insuffisante puisqu’elle exclut de fait la majorité des AESH, qui exercent dans les écoles. Le niveau actuel de rémunération reste insuffisant et maintient les AESH dans la précarité.

2. La création d’un statut de la Fonction publique pour les AESH

Sur la reconnaissance de la professionnalité des AESH, la DASEN a renvoyé aux suites du Grenelle de l’Éducation.

3. Des emplois en nombre suffisant

La DASEN soutient que le nombre d’emplois est suffisant dans l’Aude mais que les non-remplacements d’absences sont dus aux difficultés à faire coïncider les moyens humains et la réalité des besoins, elle évoque en particulier des contraintes géographiques. Nous n’avons évidemment pas la même analyse : ces explications sont plutôt la preuve que le nombre d’emplois n’est pas suffisant.

La DASEN défend par ailleurs le principe de la mutualisation, en soutenant que l’objectif est l’augmentation de l’autonomie de l’élève et donc la baisse progressive de la quotité d’accompagnement. Elle reconnaît cependant que l’augmentation du nombre d’élèves accompagnés par AESH peut être ressentie comme inconfortable.

La FSU observe que ce discours sur l’autonomie ne correspond à la réalité de la scolarisation de tous les élèves en situation handicap. Nous notons en particulier que les ajustements se font toujours dans le même sens, à la baisse.

4. La généralisation des PIAL

Concernant les affectations reçues par les AESH, la secrétaire générale indique que la résidence administrative est constituée par la commune de l’école ou de l’établissement qui est le lieu principal d’exercice. Un nouvel avenant sera donc nécessaire en cas de nouvelle affectation dans une école ou un établissement d’une autre commune à l’intérieur du PIAL, mais pas en cas d’affectation dans une école ou d’un établissement de la même commune.

Concernant la signature des avenants, les AESH disposent d’un délai de réflexion d’un mois, pendant lequel il leur est éventuellement possible d’exposer les difficultés posées par cette nouvelle affectation. N’hésitez pas à nous contacter pour vous accompagner dans ces démarches.

La DASEN reconnaît que l’attention aux souhaits des AESH doit être améliorée, tout en précisant qu’il sera de toute façon impossible de satisfaire tout le monde.

Au sujet des multiples échanges entre les coordinateurs et coordinatrices des PIAL et les directeurs et directrices d’école, comme en ce qui concerne les disparités de pratiques que nous notons déjà selon les PIAL, la DASEN indique que les coordinateurs et coordinatrices des PIAL vont être accompagnés. Pour la FSU, la coordination du PIAL s’apparente à une mission impossible, compte tenu des diverses contraintes, et en particulier le nombre insuffisant d’AESH.

5. La qualité du dialogue social

Nous avons regretté qu’il ait été nécessaire de déclencher une procédure d’alerte sociale pour obtenir les réponses à certaines questions, que nous avions posées dans les instances départementales. La DASEN maintient que, selon elle, les questions relatives aux AESH ne relèvent ni du CTSD, ni du CHSCT-SD, ce que nous contestons. Elle se dit cependant prête à réunir régulièrement un « groupe de réflexion et d’échanges » sur ces questions.

Conclusion

Nous avons pu exposer au cours de l’audience des problèmes et des dysfonctionnements qui nous avaient été signalés. N’hésitez pas à nous contacter pour nous faire part de ceux que vous pourriez rencontrer en cette fin d’année ou à partir du mois de septembre.

Pour la FSU, les PIAL restent un moyen de renvoyer au niveau local la gestion de l’insuffisance du nombre des AESH. L’action collective et syndicale sera essentielle pour faire valoir notre conception ambitieuse de l’accompagnement des élèves et nos revendications pour un statut qui permette aux AESH de sortir de la précarité.