Le groupe de travail départemental occitan s’est réuni le jeudi 14 novembre 2024.
Il s’est déroulé, comme à l’accoutumée, dans une ambiance constructive.
Dans son discours liminaire, M. Le DASEN affirme que le groupe de travail constitue une aide importante pour le pilotage départemental, qui témoigne d’une politique volontariste pour les ouvertures de postes, la formation des personnels et les projets mis en place. M. le DASEN tient à réaffirmer fortement sa volonté de défendre l’occitan, levier à la fois pédagogique et éducatif pour atteindre les objectifs de l’école. Il reconnaît la nécessité de parfaire encore le maillage pour que le réseau couvre tout le département.
ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES :
M. Causse, chargé de mission IPR, présente le bilan de la convention signée entre la Région, l’Éducation Nationale et diverses associations. Selon lui, on voit dans ce bilan que l’académie a atteint ses objectifs en termes d’augmentation des effectifs bilingues (+ 26 %). Dans l’attente de la nouvelle convention qui sera applicable en juin 2025, l’ancienne convention a été prolongée, ce qui a été acté par la signature de la ministre Nicole Belloubet.
Premier degré :
Mme Albert, conseillère pédagogique départementale, présente les effectifs d’élèves apprenant l’occitan dans l’Aude pour l’année 2024-2025, en les comparant à ceux de l’année précédente. On compte 3196 élèves en sensibilisation et bilangue (3150 à l’année n-1), 72 élèves en enseignement renforcé (n-1 : 49) 307 en classe bilingue (n-1 : 272) 456 en Calandretas (n-1 : 493).
L’enseignement renforcé est mis en place sur les communes de Palaja, Sain-Papoul et Montolieu.
La cartographie de l’enseignement de l’occitan montre de véritables zones blanches dans le Limouxin. Marie-Jeanne Verny, présidente du CREO-Lengadòc (association professionnelle des enseignants d’occitan du public) déplore cet état de fait et en demande la raison. Il s’agit, selon Madame Albert, d’une carence en ressources humaines compétentes et volontaires pour enseigner la langue régionale.
On présente la création de trois postes bilingues (écoles Berthelot à Carcassonne, Jean-Jaurès à Narbonne, Montréal). La FSU demande quelle sera la continuité du CP créé à Jean-Jaurès. Réponse : l’an prochain, il donnera lieu à un poste de CP-CE1 : il y a actuellement 8 élèves en CP et 8 en CM2 bilingue à l’école maternelle Lamartine. La continuité est assurée pour l’année n+1 mais l’année suivante reste à voir.
Mme Albert mentionne ensuite les études de faisabilité en cours à Limoux.
La FSU demande quelles sont les perspectives sur l’étude de faisabilité à l’école de Gruissan. Réponse : une demande d’étude de faisabilité a été faite en 2019, la rencontre des élus a eu lieu en 2023. Pour le DASEN, s’il y a une nécessité à être plus réactif à la demande des élus et des parents, des arbitrages sont nécessaires.
Second degré :
Les effectifs sont les suivants : 216 élèves en collège dont 111 bilingues (n-1 : 214 dont 126 bilingues) et enfin 27 élèves seulement en Lycée (n-1 : 31) qui reste le parent pauvre.
Le DASEN estime que la situation a été redressée au Collège Cité de Narbonne ainsi qu’au collège du Bastion.
À Lézignan-Corbières, les cohortes de CM2 ayant suivi un enseignement bilingue abandonnent pour beaucoup d’entre eux l’occitan au collège, malgré la très forte implication de l’enseignante en poste au collège Anglade. Pour la FSU, il est primordial d’accompagner les collègues dans cette situation. M. Causse, IPR, assure l’assemblée de son soutien envers l’enseignante.
Mme Verny souligne que pour être attentif aux parcours des élèves, il est nécessaire d’être attentif aux besoins et aux difficultés des collègues. D’une manière plus générale, elle revient sur la mission des enseignants et les situations nombreuses de mal-être professionnel qui se traduisent par des découragements et démissions et aboutissent, in fine, sur le manque de candidats au concours.
Concernant l’effondrement des effectifs au Lycée, la FSU propose que, comme d’autres langues rares, l’occitan puisse bénéficier d’un statut dérogatoire pour l’entrée au lycée Paul Sabatier où il est enseigné, et pas uniquement dans les cas de continuité.
M. le DASEN répond que la dérogation est toujours possible mais n’est pas forcément acceptée. Elle l’est si la capacité du lycée le permet. Il rappelle quels sont les critères de dérogation et s’engage à ce que les demandes de dérogation pour étudier l’occitan au Lycée Sabatier soient accueillies avec considération.
Dans la perspective de la continuité des parcours, la FSU demande aussi la réouverture d’un enseignement de l’occitan au Lycée Docteur Lacroix à Narbonne. Cette perspective semble en bonne voie d’aboutir : M. le DASEN en reconnaît la nécessité et se montre optimiste sur cette ouverture prochaine.
Pour renforcer le maillage départemental dans l’Ouest Audois et toujours pour la continuité des parcours de l’élève, la FSU suggère également que l’enseignement de l’occitan soit proposé au Lycée Germaine Tillion de Castelnaudary. M. le DASEN n’y est pas opposé mais sa priorité reste le lycée de Narbonne.
Marie-Jeanne Verny insiste sur la nécessité de réfléchir à une ouverture d’option occitan en seconde, pour des débutants. Il y aurait en effet là un vivier susceptible de compenser les défections des élèves étudiant l’occitan depuis la maternelle qui expriment souvent, au lycée, des désirs d’autres orientations.
FORMATIONS DES ENSEIGNANTS – COHÉRENCE DES MISSIONS
Mme Albert présente la formation (stage académique à Sainte Enimie, dispositif Ensenhar Professor, DAL, formation second degré)
M. Le DASEN et Mme Mailho (adjointe au DASEN pour le 1er degré) présentent la place de l’enseignement de l’occitan dans les pôles départementaux d’expertise pédagogique.
M. Rouch intervient pour présenter les projets (conte et musique) dans lesquels l’IEO participe.
M. Blachon présente les outils et dispositifs mis en place par l’OPLO.