Les DGH (dotations globales horaires) des collèges de l’Aude pour la rentrée 2019 ont été présentées dans les deux instances départementales les 12 et 14 février.
Les représentant·e·s FSU au CTSD sont Jean-Louis Burgat, Julia Pourhomme et Blandine Allabert (SNUipp-FSU), Hélène Maillot et Delphine Ben Youssef (SNES-FSU) et Marjorie Magron (SNEP-FSU).
Dans sa déclaration préalable, la FSU a regretté un menu plus que copieux pour le comité technique, puisqu’après une mise en bouche constituée par l’installation et l’approbation du règlement intérieur et ce plat de résistance particulièrement solide qu’est la carte scolaire 1er degré, il faudrait avaler en guise de dessert les DGH des collèges de l’Aude, que leur baisse ne rend pas plus digestes, le tout en 2 heures et demi ! La FSU avait demandé que comme les années précédentes, une séance spécifique soit consacrée aux collèges, ce qui a été refusé par la DASEN au nom de la « cohérence éducative ».
La FSU ne saurait se satisfaire d’un tel traitement, d’autant que cette année encore, les documents qui nous ont été transmis sont lacunaires, et ne mentionnent ni le nombre d’heures postes et d’heures supplémentaires année, ni les moyens spécifiques alloués aux SEGPA, aux ULIS, aux UPE2A, ni les effectifs par niveau qui permettraient de comprendre comment les dotations sont attribuées.
Au Comité Technique Ministériel, le ministère a tenté de manière un peu désespérée de camoufler les suppressions de poste et l’augmentation des heures supplémentaires en mélangeant allègrement des ETP HP (équivalents temps plein heures postes) et des ETP HSA (équivalents temps plein heures supplémentaires années, ce qui est une belle contradiction dans les termes !). Dans l’Aude, avec 125 élèves de plus dans les collèges, la DGH augmente de 46h : en réalité c’est l’équivalent de 8,5 postes qui sont supprimés et partiellement compensés par des heures supplémentaires. Ce qui est certain, c’est qu’à la rentrée 2019, les élèves audois seront moins bien dotés.
La FSU a rappelé son attachement au paritarisme et au respect des instances. Elle regrette donc que, dans certains établissements, la répartition des moyens entre les disciplines ne soit pas présentée aux instances que sont la commission permanente et le conseil d’administration, ce qui semble peu compatible avec l’idée d’école de la confiance. La FSU a soutenu toutes les initiatives des personnels et des parents d’élèves qui visent à dénoncer ces conditions de travail et d’enseignement, et en particulier le fait de voter contre ou de s’abstenir sur la répartition des moyens en conseil d’administration. La FSU a dénoncé fermement les tentatives d’intimidation et de chantage à ce sujet qui ont eu lieu dans certains établissements.
La FSU réclame des effectifs limités à 24 élèves par classe (20 en éducation prioritaire) et des moyens fléchés pour les dispositifs et les options, seul moyen d’offrir à tous les élèves un enseignement de qualité. Mais dans sa logique purement comptable, le ministère ne se soucie que de supprimer des heures de cours et des postes d’enseignants, quitte à dégrader les conditions de travail des personnels en les contraignant à encore plus d’heures supplémentaires.
Réponses aux questions diverses posées par la FSU au CTSD
La DASEN a rappelé que les DGH collèges sont présentées seulement pour information : pas de vote car gouvernance académique ! Depuis le recteur Le Pellec, il y a d’abord répartition académique puis départementale en fonction de la structure et de l’effectif : 26 + 3 heures sont attribuées par division. Les effectifs collège sont en « très légère hausse » dans l’Aude ce qui devrait chuter quand les 2006 vont quitter le collège. La rectrice a attribué pour cette hausse une petite part d’accompagnement académique. Les modalités d’attribution de l’accompagnement académiques sont les mêmes que les années précédentes (critères sociaux).
Les classes bilangues LVE ne sont plus financées par une dotation spécifique : on n’est plus sur la continuité des bilangues 1er et 2nd degrés. Le seul fléchage est de 2h pour les bilingues régionales et 1H pour les sections sportives.
L’accompagnement est donc très renforcé en REP + (peu nombreuses), renforcé en REP (moins nombreuses), un peu moins pour les zones moyennes, peu ou pas pour établissements de critères supérieurs.
Pour ULIS, UPE2A, relais, SEGPA, : les moyens sont calculés ensuite et arrivent après dans les établissements scolaires.
La FSU intervient sur le chantage aux heures supplémentaires puisque les ouvertures postes ULIS sont faites avec une grande part d’heures supplémentaires.
Les effectifs ULIS sont bien comptabilisés dans les 1er et 2nd degré, comptabilisés dans leurs classes mais identifiés comme susceptibles d’être dans le dispositif (en fonction des orientations MDPH).
Les moyens relais ni en hausse ni en baisse. La mission nationale sur les problèmes de violence scolaire est de réorienter ces dispositifs sur la prévention et le raccrochage (Montesquieu Narbonne).
Autres points abordés lors du CDEN
La FSU a regretté que seuls deux collèges du département hors éducation prioritaire auraient toutes leurs classes avec des effectifs inférieurs à 25 élèves, ce qui permet de travailler dans de bien meilleures conditions. La DASEN a répondu que les seuils de la FSU n’étaient pas ceux de l’administration.
En ce qui concerne l’éducation prioritaire, la nouvelle carte qui devait s’appliquer à la rentrée 2019
est reportée à 2020. La rectrice précédente s’était engagée à maintenir le statut « sortant d’éducation
prioritaire » (qui concerne le collège Alain à Carcassonne) jusqu’à la rentrée 2019 ; ce statut est donc conservé l’an prochain. La FSU a relevé que certes, le collège Alain sortant de REP a des seuils à 27, mais l’accompagnement académique a chuté et que l’établissement n’est donc pas préservé tant que ça. La DASEN a répondu qu’il s’agit d’un accompagnement ponctuel redistribué en fonction des critères sociaux et qu’il y avait donc un lissage.
Concernant les moyens UPE2A pour les élèves allophones nouvellement arrivés, la FSU a salué l’ouverture d’un dispositif au collège Rosa Parks à Lézignan-Corbières mais a regretté que les autres moyens attribués soient principalement constitués par des heures supplémentaires.