Lors du congrès de la FSU en février 2010, la direction nationale n’a pas pu faire voter la demande d’adhésion de la FSU à la CES. Aujourd’hui, elle propose de le faire après « débat »… Or, si les différents avis sont exposés, cette question ne pourra pas être traitée correctement et les syndiquéEs s’en verront largement dessaisiES (« Le Conseil National appelle les SD à se mandater sur cette question [l’adhésion], selon les modalités à leur convenance« – CN du 16/17 novembre 2010). Dans beaucoup de départements ce ne sera que l’affaire du seul Conseil Syndical en l’absence de consultation des syndiquéEs. Et que dire de nombre de syndicats de la FSU où ce processus n’aura même pas lieu. Mais parlons du fond.
Les positions de la CES sont opposées aux nôtres sur des points importants
Sur la « Constitution européenne » : « La Convention a fait du bon travail. Si ce texte n’est pas adopté, l’Europe sera bloquée […] ce n’est donc pas le moment de chipoter sur les détails. Il faut respirer un grand coup et voter Oui » (J. Monks, secrétaire général de la CES, Monde 11/11/03)… la FSU a au contraire dénoncé ce traité, rejeté le 29 mai 2005 !
Sur le traité de Lisbonne : « La CES est favorable à la ratification du traité de Lisbonne et j’espère que le peuple irlandais l’approuvera » (secrétaire général de la CES, Irish Congress of Trade Unions du 10/07/09). « La CES attend avec impatience l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne » (communiqué du 5/11/09).
Concernant les privatisations des services publics : « Que pensez-vous de la proposition de la Commission à l’OMC de libéraliser les services publics ? » ; la CES : « Il est difficile de répondre. Nous pouvons penser au transfert de quelques services publics au privé » (journal du congrès de la CES 2003).
La direction de la FSU elle-même ne se fait guère d’illusion sur la CES qui « inscrit sa démarche dans un aménagement à la marge des politiques menées par l’Union Européenne et avec des pratiques qui demeurent encore trop souvent celles du lobbying. » (Congrès de Lille thème 4)
La CES n’est pas l’organisation qu’il nous faut pour défendre les travailleurEs en Europe
Elle participe à la mise en œuvre des politiques libérales proposées par le commission de l’UE (privatisations, suppressions de postes). Cela est lié à son manque d’indépendance politique, institutionnelle et financier : « le dialogue social européen fait partie de notre modèle social et est reconnu comme un outil de bonne gouvernance et de subsidiarité sociale. » (communiqué 11/06/10).
La direction de la FSU se moque du monde quand elle prétend que la FSU (- de 1% des effectifs de la CES) pourrait faire prévaloir son point de vue en étant dans la CES !
Il est parfaitement possible de regrouper toutes les forces syndicales (membres ou pas de la CES) qui combattent pour défendre les revendications au niveau européen ou mondial dans des actions communes. Cela se faisait avant l’existence de la CES mais l’adhésion ne ferait que faire perdre son indépendance à la FSU (Art. 24 des statuts de la CES : le secrétariat » projette et commande les actions syndicales à entreprendre par la Confédération et toutes ses composantes « ) sans que celle-ci se voit renforcée efficacement dans son action.
EMANCIPATION TENDANCE INTERSYNDICALE
appelle à voter CONTRE l’adhésion de la FSU à la CES.
VOTER et FAITES VOTER « NON »
Source: fsu11