Le 22 novembre, lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Éducation nationale est revenu sur la proposition de loi
proposant la création d’un statut de fonctionnaire pour les AESH en tenant des propos méprisants pour les AESH qui attendent, en vain, une amélioration de leur statut  et de leurs conditions d’exercice.

Le ministre de l’Éducation a vivement répondu à Nadège Abomangoli, une députée LFI , celle-ci ayant déposé une proposition de loi visant à créer un corps de fonctionnaires AESH de catégorie B.

Réponse du ministre : « La proposition de créer un corps d’AESH a le goût du progrès, son apparence, mais n’en a pas la réalité », répond Pap Ndiaye. « Vous voulez créer un corps de fonctionnaires de catégorie B. Or, il faut le bac. Et seuls 20% des AESH ont le bac. Votre proposition exclurait 80% des AESH. Beau progrès ! Merci pour elles ! » s’exclame le ministre. « On est bien avancé grâce à votre proposition de loi ! ».

Or ces chiffres égrenés par le ministre sont FAUX ! En février 2020 le ministre lui-même faisait le constat suivant lors de la 1ère réunion du comité de suivi AESH : seul-es 8% des AESH n’étaient pas titulaires d’un niveau bac… soit un zéro en moins que ce que le ministre a prétendu lors de sa réponse à l’Assemblée Nationale ! Le ministre semble aussi ignorer que depuis 2019, la détention d’un diplôme de niveau 4 est la condition principale pour devenir AESH (donc un baccalauréat ou diplôme équivalent ! ).

Mais le ministre ne s’arrête pas là :

« 2ème élément : pour rentrer dans la fonction Publique, aux dernières nouvelles, il faut avoir la nationalité française ! Or il y a des AESH qui n’ont pas la nationalité française par conséquent vous les excluez ! Beau progrès ! Belle avancée ! Je vous remercie pour eux ! »

Argument tout aussi fallacieux que le 1er …

Le ministre conclut en faisant de l’auto-satisfaction et rappelant sa promesse d’augmenter les AESH de 10% l’année prochaine. (!!!  … « 10% de presque rien » faisant toujours « presque rien » … )  Et de rappeler la création de 4000 postes supplémentaires (manière de continuer à précariser un maximum de personnels).

Cette réaction du ministre cache surtout son absence d’engagement à sortir les AESH de leur insupportable précarité, à décider enfin de leur revalorisation salariale, et à leur donner de réelles perspectives pour une meilleure reconnaissance professionnelle.

La FSU attend du ministère des mesures immédiates pour les AESH :

  • une revalorisation de leur salaire qui va au-delà des annonces floues pour septembre 2023,
  • une refonte de leur grille qui a déjà été rabotée
    à plusieurs reprises par le relèvement du minima de la Fonction publique,
  • une primeREP/REP+ équivalente à celle des autres personnels,
  • la reconnaissance du temps de travail actuel comme un temps complet et une amélioration de leurs conditions d’exercice.

La FSU porte la voix des AESH et elle les appelle à se mobiliser massivement lors des élections professionnelles du 1er au 8 décembre.
Les AESH valent mieux que l’indifférence et le mépris du ministère !

 

Lire le communiqué intégral de la FSU :